Annexe
04
CORFOU
GRÈCE
C'est la plus septentrionale des îles ioniennes,
située
sur l'embouchure de la Mer Adriatique, au coeur de la
Méditerranée et au croisement des principales
cultures et
des principales traditions qui ont fait de la "mare nostrum"le creuset
d'une histoire
et de traditions qui n'ont pas leur pareil
ailleurs
dans le monde. La grecque Kerkira fut rebaptisée Corfou par
les
Vénitiens qui avaient paraphrasé au cours du
moyen-âge le mot "Korifi", utilisé par les
habitants pour
indiquer les tours de la forteresse de Saint-Marc. L'île,
contrairement à beaucoup d'autres Îles du
Péloponnèse voisines ou d'autres archipels
méditerranéens, est recouverte d'une
végétation très riche
favorisée par un
climat doux et nullement desséché par le vent. Sa
structure orographique est très délicate et mis
en
évidence par les chaînes montagneuses du Nord qui
descendent lentement vers la mer, se transformant en plaines
à
quelques kilomètres de la côte. Une côte
extrêmement longue, interminable, de
plus de 200
kilomètres, très variée, où
l'on peut
trouver des paysages sablonneux et rocheux, marqués ici et
là par des touches Méditerranéennes,
des oliviers,
des cyprès et des plantations d'agrumes. Sa
préhistoire
est presque inconnue: on suppose qu'elle était
déjà habitée pendant le
paléolithique mais
en réalité, la première source
à parler de
Corfou est le mythique poète aveugle Homère;
selon ce
qu'il raconte dans son "Odyssée", c'est à Corfou
qu'Ulysse serait arrivé à moitié mort
après
le naufrage de son bateau. Et c'est sur la plage de Corfou que
Nausicaa, la fille du roi Alcinoos, l'aurait recueilli et
soigné
avant de le renvoyer dans sa patrie avec un bateau
équipé. Néanmoins le grand nombre de
fouilles
archéologiques réalisées
jusqu'à
aujourd'hui pour essayer de trouver le palais royal d'Alcinoos n'ont
absolument pas permis de trouver une base historique à la
légende. La longue période de colonisation de
Corfou
commence en 700 avant J-C, avec les Corinthiens, suivie ensuite par les
Illyriens et par les Athéniens. A l'époque
romaine,
Corfou fut assiégée par les pirates et commit
l'erreur de
demander de l'aide à la mauvaise personne: Antoine, qui
après la défaite de la bataille navale d'Anzio
l'abandonna à son destin et à l'armée
d'Octavien
qui occupa l'île en la saccageant.
Intégrée au
grand empire byzantin d'Orient, Corfou continua à subir les
incursions des pirates, à tel point que la ville se
déplaça progressivement vers le Nord et vers les
montagnes:
précaution inutile face à
l'invasion des
Vandales et des Wisigoths qui massacrèrent à
plusieurs
reprises la population en rasant systématiquement chaque
village. L'appauvrissement progressif de l'Île fut finalement
une
chance: il n'y avait plus rien à trouver à Corfou
qui
devint un protectorat, d'abord des Byzantins, ensuite des
Génois
puis, enfin, des Vénitiens qui la firent redevenir un centre
de
passage important et un grand marché important de
ressources. La
période vénitienne dura 400 ans au cours de
laquelle
Corfou fut administrée selon le système
aristocratique.
Ce furent les Vénitiens qui commencèrent la
culture des
oliviers : aujourd'hui encore, Corfou est l'un des centres de
production d'huile les plus importants de la
Méditerranée. La domination vénitienne
terminée, ce fut le tour des Turcs, des Français
puis des
Anglais et, le 21 mai 1864, elle fut annexée au Royaume de
Grèce. En réalité, le martyre de l'une
des
régions les plus harcelées de la
Méditerranée continua avec la deuxième
guerre
mondiale, quand Corfou fut bombardée et subit
d'énormes
dommages. Ce furent surtout les plus beaux palais de l'île
qui
furent détruits, comme le théâtre
public et
l'Académie Ionienne. Il ne reste pas grand chose des
extraordinaires constructions de la côte et des principales
villes et les vestiges sont jalousement surveillés par la
population. Kerkyra, la capitale, a environ 60.000 habitants et
l'Île en compte au total 110.000. La ville possède
un
centre historique riche de nombreuses forteresses
vénitiennes et
du Palais Royal anglais; le reste de l'Île est
constitué
de petites
implantations, de rues qui courent au-dessus de la
mer et
de splendides panoramas composés de petites baies et de
splendides rochers. Une mosaïque de culture et de tradition
qui a
subi l'inévitable influence grecque, la domination
vénitienne qui dura 400 ans, la domination anglaise plus
récente mais très forte dans la
première
moitié du 19ème siècle, le tout
s'étant
harmonieusement confondu avec les oeuvres que les artistes, les
urbanistes et les architectes les plus connus de cette fin du XIXeet de
la belle époque édifièrent sur cette
terre.